Le numéro deux du portage salarial en France vient à son tour
de signer un accord avec trois syndicats. Une étape vers la
banalisation de cette forme de travail.
Un pas de plus vers la reconnaissance du portage salarial ?
Ad'Missions, numéro deux du portage salarial en France (25 millions
d'euros de CA, 3 500 adhérents dont 95% de cadres) vient de signer un
accord d'entreprise avec trois syndicats (CFTC, CFE-CGC, CGT). Mesure
phare : l'institution d'un droit individuel à la formation (DIF)
"amélioré" pour les salariés. "Il sera accordé aux personnes ayant au
moins six mois d'ancienneté. Le temps de formation n'est pas proratisé
pour les temps partiels. Nous allons donc au delà de ce que prévoit la
loi", explique Gilles Guilhaume, président d'Ad'Missions, où 400
personnes devraient bénéficier de ce droit dès cette année.
PRAGMATISME - Le cadre juridique du portage salarial - une formule où
le cadre cherche lui même ses missions tout en étant salarié - restant
assez flou, certains syndicats, jusqu'alors méfiants, ont opté pour le
pragmatisme. "On ne choisit pas forcément le portage salarial par
bonheur, explique Jean-Claude Carasco, de la CFE-CGC-Fieci. En tant que
syndicat, on ne peut se désintéresser de la question. Nous commençons
donc par signer des accords d'entreprise pour mettre sur pied par la
suite des garanties collectives." Ces derniers temps, d'autres sociétés
de portage (ITG, Aclys, Alter & Co, Jam...), toutes membres du
syndicat professionnel Sneps, ont aussi signé des accords, avec la CFDT
notamment. C'est que le secteur connaît un véritable essor : selon
Ad'missions, 45 000 personnes auront eu recours au portage en 2005,
contre 30 000 l'an passé. Gérard Larcher, ministre délégué à l'Emploi,
a d'ailleurs créé un groupe de travail qui doit proposer une
réglementation à la rentrée.
Eva Emayriat
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